Un article propos du harcèlement scolaire. Cela peut concerner tous les enfants, cela a concerné un des miens, sans raison apparente …

Le harcèlement scolaire, qu’est-ce que c’est ?

Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves.

Il y a trois dimensions importantes permettant de distinguer le harcèlement des autres formes de comportement violent :

  • le pouvoir ;
  • la fréquence ;
  • la nature des agressions

( selon Dan Olweus – psychologue)

harcèlement

Le harcèlement scolaire peut arriver dès la maternelle (il n’y a pas d’âge pour que cela débute) mais les risques sont plus grands en fin de primaire, au collège. En 800 000 à un million d’élèves sont victimes de harcèlement (chiffres de 2023). Cette violence répétée peut être verbale, physique ou psychologique.

C’est en fait une situation intentionnellement agressive induisant une relation d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement.

La difficulté à reconnaître le harcèlement

Il est parfois difficile de reconnaître une situation où un élève est harcelé car le harceleur peut agir de façon cachée. Les formes que prennent le harcèlement peuvent parfois être interprétées comme de simples chamailleries d’enfants, au départ.

De leur côté, les adultes ne s’attardent pas forcément sur ces phénomènes de micro-violence. Il peuvent être considérés comme banals, voire normaux.

Quels sont ces différentes formes de harcèlement ?

  • Moral = C’est plus discret que le harcèlement physique et plus difficile à détecter par les adultes. Il y a le harcèlement verbal avec des insultes répétées, celui émotionnel comme l’humiliation, le chantage. Il y a aussi des gestes qui peuvent être déplacés.

  • Sexuel = Cela consiste à imposer, à une personne, de manière répétée, des gestes, des attitudes à caractère sexuel qui peuvent créer une ambiance humiliante, rabaissante, blessante. Les violences entre enfants à connotation sexuelle ne sont pas rares (environ 15% chez les filles, 1% chez les garçons). Ainsi, 20% disent avoir été regardés aux toilettes, 14% forcés de se déshabiller et 20% forcés d’embrasser un autre enfant.

harcèlement scolaire
  • D’appropriation ou le racket = c’est le fait d’obtenir un bien par la violence, les menaces sans que la personne concernée soit d’accord. Le racket peut être individuel ou groupé.
  • Physique = il y a différents jeux qui sont dangereux comme des jeux d’évanouissement, d’asphyxie avec « le jeu du foulard », « le jeu de la tomate ». Il y a aussi des jeux d’agression, les jeux de défi (comme « t’es pas cap »). Il y a aussi des bagarres, des coups, des bousculades, de la dégradation du matériel scolaire ou des vêtements, de l’enfermement.
  • Le cyber-harcèlement = cela vient par des moqueries, de la propagation de rumeurs, l’envoi de photos humiliantes, l’envoi de messages injurieux ou menaçants par sms, messages ou mails. C’est en fait quand la moquerie se fait de manière répétée par une autre personne en ligne, à propos d’une autre personne.

Quels sont les acteurs du harcèlement ?

Il y a le harceleur, la victime et le témoin.

Le harceleur s’impose par la force, il cherche l’approbation de ses camarades qui peuvent devenir eux aussi harceleurs. C’est par le biais de la moquerie (blagues, surnoms), de la dérision, ce qui induit une certaine confusion entre ce qui est bien / ce qui est mal. Les attaques sont visibles aux yeux des enfants mais plus discrètes pour les adultes, ce qui peut entraîner plus de temps avant d’attirer l’attention, de déceler la situation de harcèlement.

Il en existe différents types. Le harceleur peut manipuler, rabaisser, humilier et isoler le harcelé. Il peut être aussi intransigeant, lunatique ou capricieux avec un pouvoir sans limite. Il peut même rejeter la faute sur l’autre… quitte parfois à inverser les rôles en se victimisant.

Le harcelé ou la victime n’est pas forcément vulnérable par essence mais plus là au mauvais moment. Certains enfants peuvent être dans une période de vulnérabilité ponctuelle qui peut être liée à un déménagement, une séparation des parents ou autre… Cette vulnérabilité peut être palpable, voire visible par les harceleurs qui les repèrent et les choisissent comme proies.

Les victimes de harcèlement parlent moins volontiers que d’autres élèves. Elles peuvent devenir isolées et avoir peur des représailles, honte d’évoquer leurs mésaventures, craintes de ne pas être crues ou soutenues. Elles peuvent aussi avoir la volonté de se débrouiller seules, afin d’éviter de passer pour « une balance ». Elles s’enferment sur elles-mêmes et cela a pour effet d’accroître leur douleur.

 

harcèlement scolaire

Il y a aussi les témoins… car le harcèlement est un phénomène de groupe. Si une partie de son origine se situe dans les personnalités respectives de l’agresseur et de l’agressé, le harcèlement ne se maintient que parce que d’autres enfants le soutiennent, l’encouragent, ce qui valide le processus du côté du harceleur qui se sent conforté et aussi du côté de la victime qui se trouve privée d’aide, d’empathie.

Il y a différents types de témoins, d’après Christine Salmivalli, chercheuse finlandaise avec les supporteurs qui forment un soutien important au harceleur (en riant, en faisant des gestes encourageants, …), les outsiders qui restent en arrière sans se positionner et ce laisser faire devient un signe d’approbation. Il y a aussi les défenseurs qui réconfortent la victime et essaient d’arrêter l’agression.

Quels sont les signes chez l’enfant du harcèlement ?

Il peut y avoir des changements soudains du comportement ou de l’humeur, une peur d’aller à l’école, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, de l’agitation, une certaine colère, des maux de ventre et de la susceptibilité, un isolement social ou de la perte d’amis. Du côté de l’école, il peut y avoir une diminution des résultats scolaires et de la concentration.

 

L’enfant harcelé, plus petit, peut avoir du mail à décrypter, comprendre la situation et ensuite en parler. Pour l’adolescent, il peut y avoir une mise en place d’une stratégie d’évitement, des attitudes agressives et désorganisées, des signes d’anxiété (comme des troubles du sommeil, de l’alimentation, de somatisation), une baisse des résultats scolaires, des absences, un intérêt excessif pour les jeux vidéo, des signes dépressifs (pleurs, honte, culpabilité, etc…).

harcèlement scolaire

D’après le site du « Non au harcèlement », le harcèlement se fonde généralement sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :

  • L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
  • Le sexe, l’identité de genre 
  • Un handicap (physique, psychique ou mental)
  • Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement)
  • L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
  • Des centres d’intérêts différents
harcèlement scolaire

 Harcèlement et Handicap

Le handicap visible ou invisible peut être une des causes du harcèlement. Chez les enfants autistes notamment, le harcèlement peut avoir des répercussions et freiner / gêner leur développement social et émotionnel, développer de l’anxiété, affecter leur estime de soi. Il y a un sentiment d’isolement, d’incompréhension qui peut s’installer et mener à une peur intense de l’école, soit de la phobie scolaire.

Les programme de lutte contre le harcèlement scolaire

Il y a des initiatives nationales comme le programme PHARe plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement – à destination des écoles et des lycées depuis 2022, « non au harcèlement ». Ces programmes cherchent à impliquer tous et toutes – enseignants, élèves, parents et personnel. Ils proposent des formations, des ressources pour prévenir et gérer les cas de harcèlement.

Par ailleurs, une grille d’auto-évaluation a été distribuée aux enfants pour identifier si l’enfant est victime ou pas de harcèlement. Une intervention précoce permet de minimiser l’impact en dialoguant son enfant et en créant un espace de confiance où il peut se confier. C’est possible aussi d’utiliser des supports, de collaborer avec l’école en rencontrant les enseignants, la direction et en insistant sur l’importance d’une intervention rapide et d’une stratégie.

Si vous souhaitez plus d’informations, 

– il y a le 3920

– le site « non au harcèlement »

Pour plus d’informations !

Le harcèlement scolaire : Q and R

crédit photos = www.istockphoto.com