Le TDA-H à l’âge adulte

Le TDA-H à l’âge adulte

Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se caractérise par l’association de trois éléments 

  • Le déficit de l’attention comme des difficultés pour terminer une tâche, maintenir sa concentration
  • L’impulsivité comme l’impatience, l’interruption de la parole ou des activités des autres
  • L’hyperactivité motrice avec l’impossibilité de rester en place, une agitation continue

Le TDAH n’a pas de cause unique et spécifique connue, mais on observe aussi la présence de facteurs génétiques (hérédité). On sait toutefois qu’il se manifeste avant l’âge de 12 ans et que 20 % des enfants présentent les 3 facteurs. Seuls un ou deux facteurs peuvent être particulièrement marqués pour les 80 % restants.

Et pour les adultes ?

 

TDA-H

Autour des troubles associés

Des études récentes ont démontré que les adultes atteints d’un trouble de déficit de l’attention/hyperactivité étaient quatre fois plus sujets à des troubles anxieux que les personnes sans TDAH.  D’autre part, 65 à 89% des personnes avec TDAH présentent de un à deux troubles associés (comorbidité).

De nombreux symptômes du TDAH sont communs à d’autres troubles ce qui rend le diagnostic d’autant plus difficile à établir. Il peut même passer inaperçu pendant l’enfance et se révéler plus tardivement, avec des conséquences inévitables sur l’estime de soi et la relation aux autres.

Quels sont ces troubles ?

–       Dépression, Troubles de l’humeur = Au cours de leur vie, 35 à 50% des adultes présentant un TDAH ont eu un épisode dépressif

–       Trouble bipolaire = Le trouble bipolaire est plus fréquent chez les femmes avec TDAH que chez les hommes avec TDAH. 

–       Troubles anxieux = La comorbidité avec des troubles anxieux entre 30 et 45%, avec la présence d’une phobie sociale. Il peut aussi y avoir, des troubles anxieux généralisés. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes TDAH de présenter un trouble anxieux. 

 

– les Troubles de la personnalité

Durant l’enfance,  on retrouve plus le trouble de l’opposition avec provocation (TOP). Chez les adultes, on retrouve plutôt des comportements perturbateurs ou de personnalité antisociale ou borderline.

–    les Troubles du sommeil

Les études évaluent une comorbidité  pour 30% pour les enfants et de 60 à 80% pour les adultes. Les troubles du sommeil sont très différents: la somnolence diurne, le sommeil fractionné, le syndrome des jambes sans repos, …

tdah

Mais il y a aussi l’abus de substance, les troubles du comportement alimentaire (TCA) et d’autres troubles somatiques.

Et autour du travail ?

L’impact professionnel du TDAH peut être significatif, avec une perte de productivité, des niveaux de qualification inférieurs, et un taux d’absentéisme plus élevé. Les adaptations professionnelles peuvent atténuer ces effets dits négatifs.

Par ailleurs, le risque d’épuisement professionnel est élevé pour les adultes, en particulier ceux qui travaillent dans des environnements stressants. 

TDA H

Les qualités au travail

Les adultes avec TDAH sont créatifs, dynamiques et capables de gérer efficacement les situations de crise. Un environnement de travail stimulant et favorable peut aider ainsi à maximiser leurs atouts. Les stratégies d’adaptation peuvent apporter un réel mieux-être aux sujets par exemple : l’évitement des open-spaces bruyants, la possibilité de travailler debout ou l’accès à des espaces ressources.

Quelques aménagements et outils à proposer

  • un environnement de travail adapté, des pauses régulières et des outils spécifiques pour l’organisation
  • l’utilisation d’applications de gestion du temps
  • un environnement de travail stimulant et bienveillant

La sensibilisation du collectif de travail et le jobcoaching sont aussi nécessaires comme avec la sensibilisation et de la formation des professionnels de santé au travail pour améliorer le repérage et la prise en charge du TDAH. De nombreux adultes peuvent avoir des diagnostics dits tardifs.

D’autres approches plus spécifiques  telles que : la psychoéducation et les adaptations spécifiques du poste de travail, peuvent être aussi soutenantes  dans le milieu professionnel.

Crédits photos = www.freepik.com

Autour de l’Autisme et emploi, des aménagements pour favoriser l’emploi

Autour de l’Autisme et emploi, des aménagements pour favoriser l’emploi

En France, 5 % des personnes autistes ont un emploi en milieu ordinaire (stratégie autisme 2018-2022) alors qu’en Australie, c’est 42 % des adultes autistes et au Royaume-Uni, 15 % des personnes autistes en âge de travailler ont un emploi à temps plein.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les personnes autistes pour trouver un emploi ou le conserver ?

De manière générale, il existe des difficultés à maîtriser le processus de candidature et notamment l’entretien d’embauche. Les difficultés portent également sur la communication et l’interaction avec l’environnement de travail et l’intégration au sein de l’entreprise. Il y a le manque d’informations, de sensibilisations et de formations du monde de l’entreprise notamment concernant les droits et moyens pour favoriser l’inclusion professionnelle des personnes autistes.

Autisme et perception sensorielle

Les personnes avec troubles du spectre de l’autisme présentent souvent des troubles sensoriels et perceptifs, c’est-à-dire des particularités du traitement des données sensorielles.

Selon Jean Anna Ayres, Ergothérapeute et Docteur en Neurosciences et Psychologie du Développement, « les sensations peuvent être considérées comme la nourriture du cerveau » – 1979.

« Le processus par lequel un organisme recueille, interprète et comprend l’information venant du monde extérieur, au moyen de ses sens, s’appelle la perception » – Olga Bogdashina – 2013. La perception sensorielle est le processus qui permet d’acquérir des connaissances sur le monde extérieur à travers les différents sens.

Il y a la variabilité sensorielle. Les personnes avec TSA peuvent présenter des difficultés à traiter les informations sensorielles et éprouver de la gêne, de la confusion, de la détresse voire des angoisses massives dans certaines situations.

Olga Bogdashina  répertorie ainsi les différents styles de traitement de l’information sensorielle  :

– L’hypersensibilité 

– L’hyposensibilité 

– Le traitement monosensoriel où la  personne traite les informations provenant  d’une seule modalité sensorielle.

 

Des aménagements simples, pour des personnes autistes et dans l’emploi, peuvent être apportés afin de travailler dans un environnement bienveillant et accueillant. Ils sont souvent très simples à mettre en place et tiennent compte des particularités, besoins de la personne autiste.

Zoom sur les aménagements

Une compréhension de l’autisme, une connaissance des particularités sensorielles et besoins spécifiques de la personne autiste permettent de faire la différence… pour un mieux-être au travail.

autisme et emploi

Un espace de travail adapté

L’agencement physique du lieu de travail est important. Pour un employé avec autisme, travailler dans un environnement calme, avec peu de distractions visuelles ou sonores, peut faire une différence significative.

Quelques exemples d’aménagement

  • Bureau situé dans un endroit calme
  • Bureau ou espace individuel
  • Panneaux ou cloisons pour réduire les stimuli visuels ou sonores
  • Espace de travail organisé
  • Possibilité de contrôler la lumière et  la température
  • Signalisation claire et organisée
  • Espace de repos
autisme

Du matériel pour le soutien sensoriel

Face à ces troubles de la modulation sensoriele, le soutien  est indispensable. Les personnes autistes peuvent être sensibles à certains stimuli sensoriels. C’est donc nécessaire d’utiliser des outils ou équipements spécifiques.

Souvent, les personnes autistes possèdent leur propre matériel et elles doivent se sentir à l’aise  d’utiliser leurs outils sur leur lieu de travail.

Quelques exemples outils de soutien sensoriel

  • Casque antibruit
  • Bouchons
  • Filtre anti-lumière bleue ou lunettes pour les écrans
  • Objets = à toucher (balles antistress), à voir (générateur de bulles), à sentir  (linge imbibé d’une huile essentielle), à mâchouiller
  • Coussin ou couverture lestée
  • Sablier / Time-Timer

Il y a aussi d’autres possibilités afin de favoriser l’accueil de la personne avec autisme ainsi que le maintien dans l’emploi =

– De la Flexibilité des horaires 

  • éviter les heures de pointe avec l’usage des transports en commun
  • travailler à distance 
  • faire des pauses régulières pour se recharger 
  • mettre en place des horaires allégés ou travail en demi-journées

Une communication adaptée afin qu’elle soit claire en évitant les sous-entendus, le langage figuratif 

A propos du suivi …

La mise en place d’aménagements raisonnables et simples dans certaines situations ne s’arrête pas à leur mise en place Un suivi régulier est essentiel pour s’assurer qu’ils sont efficaces et pour apporter des ajustements, aider au maintien dans l’emploi avec le jobcoaching !

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Autisme et perception sensorielle

Autisme et perception sensorielle

Les personnes avec troubles du spectre de l’autisme présentent des troubles sensoriels et perceptifs.

De façon générale, les personnes avec autisme ne présentent pas de déficience sensorielle, mais des particularités du traitement des données sensorielles.  

Selon Jean Anna Ayres, Ergothérapeute et Docteur en Neurosciences et Psychologie du Développement, « les sensations peuvent être considérées comme la nourriture du cerveau » – 1979.

Les sens opèrent au travers d’organes sensoriels qui se développent de façon très précoce durant la vie intra-utérine.

Certains systèmes sensoriels sont d’ailleurs matures dès la naissance. C’est notamment le cas du système tactile et du système vestibulaire.

« Le processus par lequel un organisme recueille, interprète et comprend l’information venant du monde extérieur, au moyen de ses sens, s’appelle la perception » – Olga Bogdashina – 2013.

Ainsi, la perception sensorielle est le processus au moyen duquel nous acquérons des connaissances sur le monde extérieur à travers les différents sens.

La variabilité sensorielle

Le processus de perception est composé de plusieurs stades, et débute par la « sensation», réaction élémentaire dépourvue d’analyse. Les personnes avec TSA présentant des difficultés à traiter les informations sensorielles, éprouvent fréquemment de la gêne, de la confusion, de la détresse voire des angoisses massives.

Olga Bogdashina  répertorie les différents styles de traitement de l’information sensorielle présents chez les personnes avec autisme :

– L’hypersensibilité correspond à une sensibilité accrue aux flux sensoriels de l’environnement.

– L’hyposensibilité correspond à une sensibilité réduite aux flux sensoriels de l’environnement.

– Dans ce cas du traitement monosensoriel, la personne ne peut traiter les in- formations ne provenant que d’une modalité sensorielle à la fois.

Il est donc essentiel de comprendre le fonctionnement sensoriel de la personne et d’identifier le canal sensoriel privilégié.

 Ces différentes réactions en lien avec des troubles de l’intégration sensorielle peuvent générer des troubles du comportement, un évitement de certains aspects de l’environnement, un isolement social ou des rigidités comportementales excessives.

Il y a donc une surréactivité et une sous-réactivité aux stimuli . Ces réactions aux informations sensorielles entraînent souvent de la détresse, de l’agressivité ou de l’anxiété.

L’ESAA (ou Evaluation Sensorielle pour les Adultes Autistes) permet d’évaluer les perturbations de la réactivité sensorielle de manière globale et pour chaque modalité sensorielle : visuelle, tactile, auditive, olfactive, gustative, proprioceptive, vestibulaire et générale.

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Comment aider un enfant qui souffre de phobie scolaire ?

Comment aider un enfant qui souffre de phobie scolaire ?

La phobie scolaire, bien que difficile à quantifier, toucherait environ 5 % des élèves du second degré. Toutefois, un quart des enfants seraient concernés par les troubles scolaires anxieux à un moment dans leur scolarité. 

Qu’est-ce que la phobie scolaire ? Comment la reconnaître et aider un enfant ou un ado qui en souffre ? Quelles sont les solutions pour s’en débarrasser ? Je vous partage des conseils et des solutions dans ce nouvel article. 

Phobie scolaire ou refus scolaire anxieux : définition et causes

C’est quoi, un « refus scolaire anxieux » ?

La phobie scolaire, également appelée “refus scolaire anxieux”, caractérise la peur irrationnelle d’aller à l’école, selon la définition du neuropsychiatre Julian de Ajuriaguerra.

Il s’agit d’un trouble affectant des jeunes qui, malgré leur souhait de suivre les cours, présentent des réactions d‘anxiété, de détresse émotionnelle ou de panique si on les force à se rendre à l’école.  

Les signes courants du refus scolaire anxieux sont des douleurs au ventre, des maux de tête, des pleurs et l’expression d’une angoisse sincère à l’idée d’aller à l’école.  

Tous les enfants peuvent être concernés, quel que soit leur âge, leur sexe ou leur milieu d’origine. 

Pourquoi est-ce qu’un enfant a peur d’aller à l’école ? 

Selon une récente étude de l’Inserm auprès d’enfants souffrant de phobie scolaire, la moitié des participants sont victimes de harcèlement à l’école.  

La phobie scolaire s’explique aussi par l’accumulation de plusieurs facteurs, qui peuvent déclencher un mal-être profond et se transformer en angoisse incontrôlable. 

  • un choc émotionnel (accident, séparation, deuil…)
  • la pression pour obtenir de bonnes notes
  • les questionnements sur le genre ou l’orientation sexuelle
  • les troubles de l’apprentissage
  • les troubles DYS
  • les troubles du spectre de l’autisme
  • etc.

Comment se débarrasser de la phobie scolaire ? 

Écouter l’enfant en souffrance et créer les bonnes conditions à l’école

La première attitude à adopter est celle de l’écoute. Un enfant souffrant de phobie scolaire a besoin d’être rassuré et sécurisé, sa parole doit être écoutée avec bienveillance.  

La prise en charge de la phobie scolaire nécessite ensuite de mettre en place des aménagements pour assurer de bonnes conditions de scolarité, ainsi qu’une coopération entre les équipes pédagogiques, les thérapeutes et les familles.  

Mais lorsque cela n’est pas possible, que faire ? 

Rassurer un enfant qui a peur d’aller à l’école avec la sophrologie

La sophrologie offre une palette d’outils et de techniques douces et non-invasives qui peuvent aider efficacement les enfants et les adolescents à se débarrasser de leur phobie scolaire.

Quels sont les bienfaits concrets de la sophrologie pour votre enfant ?  

  • Grâce à des exercices de respiration, de relaxation musculaire et de visualisation, l’enfant apprend à mieux ressentir son corps, à identifier les signaux de stress et à les apaiser. 
  • Au fil des séances, votre enfant découvre ses nombreuses ressources intérieures et apprend à puiser en elles : il renforce ainsi sa confiance et son estime de soi et fait plus facilement face aux défis du quotidien. 
  • La sophrologie propose un espace sécurisé et bienveillant, où votre enfant peut exprimer librement ses émotions et ses préoccupations. Je joue le rôle d’écoute attentive et de guide empathique, j’aide votre enfant à identifier les obstacles à son épanouissement personnel et scolaire et je lui propose des outils pour les surmonter. 

La phobie scolaire est un problème sérieux, malheureusement souvent sous-estimé. Source de mal-être profond pour les jeunes et d’angoisse pour leurs parents, ce trouble peut être apaisé avec des solutions douces et bénéfiques à long terme.

Le harcèlement scolaire : effets et conséquences …

Le harcèlement scolaire : effets et conséquences …

Je voudrais te parler aujourd’hui du harcèlement scolaire. Il peut y avoir différentes types de harcèlement … moral, sexuel, physique, le cyber-harcèlement … mais aujourd’hui, cela sera à propos du harcèlement scolaire.

Cela peut concerner tous les enfants, cela a concerné un des miens, sans raison apparente …

Le harcèlement scolaire, qu’est-ce que c’est ?

Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves.

Les 3 caractéristiques du harcèlement sont : la répétition, la disproportion des forces, la volonté de nuire. 

Le harcèlement scolaire peut arriver dès la maternelle (il n’y a pas d’âge pour que cela débute) mais les risques sont plus grands en fin de primaire, au collège.

En 800 000 à un million d’élèves sont victimes de harcèlement (chiffres de 2023). Cette violence répétée peut être verbale, physique ou psychologique.

C’est en fait une situation intentionnellement agressive induisant une relation d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement.

La difficulté à reconnaître le harcèlement

Il est parfois difficile de reconnaître une situation où un élève est harcelé car le harceleur peut agir de façon cachée.

Les formes que prennent le harcèlement peuvent parfois être interprétées comme de simples chamailleries d’enfants, au départ.

De leur côté, les adultes ne s’attardent pas forcément sur ces phénomènes de micro-violence. Ils peuvent être considérés comme banals, voire normaux.

Quels sont ces différentes formes de harcèlement ?

Il y en a différents :

  • Moral = c’est plus discret que le harcèlement physique et plus difficile à détecter par les adultes. Il y a le harcèlement verbal avec des insultes répétées, celui émotionnel comme l’humiliation, le chantage. Il y a aussi des gestes qui peuvent être déplacés.
  • Sexuel = cela consiste à imposer à une personne, de manière répétée, des gestes, des attitudes à caractère sexuel qui peuvent créer une ambiance humiliante, rabaissante, blessante. Les violences entre enfants à connotation sexuelle ne sont pas rares (environ 15% chez les filles, 1% chez les garçons).  Ainsi, 20% disent avoir été regardés aux toilettes, 14% forcés de se déshabiller et 20% forcés d’embrasser un autre enfant.
  • D’appropriation ou le racket = c’est le fait d’obtenir un bien par la violence, les menaces sans que la personne concernée soit d’accord. Le racket peut être individuel ou groupé.
  • Physique = il y a différents jeux qui sont dangereux comme des jeux d’évanouissement, d’asphyxie avec le jeu du foulard, le jeu de la tomate. Il y a aussi des jeux d’agression, les jeux de défi (comme t’es pas cap). Il y a aussi des bagarres, des coups, des bousculades, de la dégradation du matériel scolaire ou des vêtements, de l’enfermement.
  • Le cyber-harcèlement = cela vient par des moqueries, de la propagation de rumeurs, l’envoi de photos humiliantes, l’envoi de messages injurieux ou menaçants par sms, messages ou mails. C’est en fait quand la moquerie se fait de manière répétée par une autre personne en ligne, à propos d’une autre personne.

Quels sont les acteurs du harcèlement ?

Il y a le harceleur, la victime et le témoin

Le harceleur s’impose par la force, il cherche l’approbation de ses camarades qui peuvent devenir eux aussi harceleurs.

C’est par le biais de la moquerie (blagues, surnoms), de la dérision, ce qui induit une certaine confusion entre ce qui est bien / ce qui est mal.

Les attaques sont visibles aux yeux des enfants mais plus discrètes pour les adultes, ce qui peut entraîner plus de temps avant d’attirer l’attention, de déceler la situation de harcèlement.

Il en existe différents types. Le harceleur peut manipuler, rabaisser, humilier et isoler le harcelé. Il peut être aussi intransigeant, lunatique ou capricieux avec un pouvoir sans limite. Il peut même rejeter la faute sur l’autre… quitte parfois à inverser les rôles en se victimisant.

Le harcelé ou la victime n’est pas forcément vulnérable par essence mais plus là au mauvais moment.

Certains enfants peuvent être dans une période de vulnérabilité ponctuelle qui peut être liée à un déménagement, une séparation des parents ou autre… Cette vulnérabilité peut être palpable, voire visible par les harceleurs qui les repèrent et les choisissent comme proies. 

Les victimes de harcèlement parlent moins volontiers que d’autres élèves. Elles peuvent devenir isolées et avoir peur des représailles, honte d’évoquer leurs mésaventures, craintes de ne pas être crues ou soutenues.

Elles peuvent aussi avoir la volonté de se débrouiller seules, afin d’éviter de passer pour « une balance ». Elles s’enferment sur elles-mêmes et cela a pour effet d’accroître leur douleur.

Il y a aussi les témoins… car le harcèlement est un phénomène de groupe. Si une partie de son origine se situe dans les personnalités respectives de l’agresseur et de l’agressé, le harcèlement ne se maintient que parce que d’autres enfants le soutiennent, l’encouragent, ce qui valide le processus du côté du harceleur qui se sent conforté et aussi du côté de la victime qui se trouve privée d’aide, d’empathie.

Il y a différents types de témoins, d’après Christine Salmivalli, chercheuse finlandaise avec les supporteurs qui forment un soutien important au harceleur (en riant, en faisant des gestes encourageants, …), les outsiders qui restent en arrière sans se positionner et ce laisser faire devient un signe d’approbation. Il y a aussi les défenseurs qui réconfortent la victime et essaient d’arrêter l’agression.

Quels sont les signes chez l’enfant du harcèlement ?

Il peut y avoir des changements soudains du comportement ou de l’humeur, une peur d’aller à l’école, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, de l’agitation, une certaine colère, des maux de ventre et de la susceptibilité, un isolement social ou de la perte d’amis. Du côté de l’école, il peut y avoir une diminution des résultats scolaires et de la concentration.

L’enfant harcelé, plus petit, peut avoir du mail à décrypter, comprendre la situation et ensuite en parler. Pour l’adolescent, il peut y avoir une mise en place d’une stratégie d’évitement, des attitudes agressives et désorganisées, des signes d’anxiété (comme des troubles du sommeil, de l’alimentation, de somatisation), une baisse des résultats scolaires, des absences, un intérêt excessif pour les jeux vidéo, des signes dépressifs (pleurs, honte, culpabilité, etc…).

Harcèlement et Handicap

Le handicap visible ou invisible peut être une des causes du harcèlement. Chez les enfants autistes notamment, le harcèlement peut avoir des répercussions et freiner / gêner leur développement social et émotionnel, développer de l’anxiété, affecter leur estime de soi.

Il y a un sentiment d’isolement, d’incompréhension qui peut s’installer et mener à une peur intense de l’école, soit de la phobie scolaire.

Les programmes de lutte contre le harcèlement scolaire

Il y a des initiatives nationales comme le programme Phare à destination des écoles et des lycées depuis 2022 et « non au harcèlement » à destination des parents. Ces programmes cherchent à impliquer tous et toutes – toute la communauté éducative – enseignants, élèves, parents et personnel. Ils proposent des formations, des ressources pour prévenir et gérer les cas de harcèlement. 

Par ailleurs, une grille d’auto-évaluation a été distribuée aux enfants pour identifier si l’enfant est victime ou pas de harcèlement. Mais une intervention précoce permet de minimiser l’impact en dialoguant son enfant et en créant un espace de confiance où il peut se confier.

C’est possible aussi d’utiliser des supports, de collaborer avec l’école en rencontrant les enseignants, la direction et en insistant sur l’importance d’une intervention rapide et d’une stratégie.