Etre hypersensible et atypique

Etre hypersensible et atypique

Penser différemment ou avoir l’impression de…

Si je pense différemment, est-ce que cela fait de moi un OVNI ?

C’est une question que je me suis posée car j’ai souvent eu l’impression d’être transparente ou d’être en décalage par rapport à l’environnement dans lequel j’étais. J’avais l’impression d’être à côté de la plaque, j’avais envie de dire quelque chose, éventuellement oui, cela pourrait être percutant – dans ma carte du monde, de mon point de vue … et finalement, Non ! Je me taisais avec des pensées, des questions comme « les autres sont mieux que moi et auront de meilleures idées », « Comment va être reçu ce que je dis ? », « En quoi suis-je légitime par rapport aux autres pour m’exprimer ? ».

Cela pourrait être aussi =

  • Se poser 1000 questions et avoir envie d’en poser pour questionner le système et le sens,
  • Vouloir comprendre la pertinence des décisions ou des positionnements
  • Avoir une vision des détails mais aussi de l’ensemble et en percevoir les liens

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Est-ce que cela vous parle ? Il peut y avoir tant de situations différentes…

Si nous pensons différemment ou en avons l’impression, comment nous sentons-nous à l’intérieur dans ces situations ? Comment le vivons-nous dans notre rapport avec le monde extérieur, les autres ?

Est-ce compliqué ?

Si nous en avons conscience, si nous nous sommes sentis déjà en décalage mais que maintenant nous en avons conscience, qu’est-ce qu’il peut se passer de différent ?

Dans le respect de la personne que nous sommes et sans pouvoir changer ce qui nous entoure, qu’est-ce qui se passe si nous sommes aussi dans la bienveillance ? Juste ralentir, respirer, sentir que nous sommes là bien présents dans notre corps … qu’est-ce qu’il peut se passer d’un peu différent ?

Pour aller plus loin, c’est quoi penser différemment ? C’est quoi être neuro-atypique ?

Un terme qui est souvent utilisé avec atypique. Neuro-atypique vs Normo-pensant.

neuroatypique

Etre atypique, qu’est-ce que c’est ?

Ce sont des enfants, des adolescents, des adultes présentant des troubles de l’apprentissage comme les Dys, le TDA-H, des hypersensibles, des enfants ou des adultes à Haut Potentiel, les TSA (ou Troubles du Spectre de l’Autisme dont le syndrôme d’Asperger mais j’approfondirai ultérieurement cela) … et tant d’autres parmi ceux aussi qui réussissent à faire illusion.

Les hypersensibles (15 à 20% de la population) ont un fonctionnement psychoaffectif et cognitif particulier, un cerveau qui a un traitement plus profond de l’information avec un sens du subtil et du détail hors du commun…

 

hypersensibilité

Les troubles Dys (environ 6 à 8% de la population) sont des troubles cognitifs spécifiques, des troubles neurologiques persistants et durables mais qui n’affectent en aucun lieu le niveau d’intelligence. Nous ne devenons pas Dys, c’est héréditaire et d’origine génétique. Ainsi pour la dyslexie et la dysorthographie, cela touche l’acquisition du langage écrit. Pour les troubles du développement moteur, c’est la dyspraxie, et pour le développement moteur écrit, nous parlons de dysgraphie. Lorsqu’ils touchent les activités numériques, il s’agit de dyscalculie. Pour le langage oral qui est touché, il s’agit de dysphasie.

Le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité – TDA-H est un trouble neurologique durable qui touche 5 à 7% de la population, divisé en 3 types = inattentif (comme la difficulté à faire attention aux détails, à rester concentrer, …), hyperactif – impulsif (comme l’agitation et / ou le tortillement, …), combiné (une combinaison des deux autres types).

Il y a aussi les enfants intellectuellement précoces ou à haut potentiel, les adultes à haut potentiel. C’est un fonctionnement psycho-affectif et cognitif particulier qui concerne seulement 2,3 % de la population.

Et si pour tous ces neuro-atypiques, l’hypersensibilité est un trait commun assez souvent, j’ai envie de faire un focus dessus.

Les caractéristiques de l’hypersensibilité

L’hypersensibilité est un fonctionnement émotionnel particulier qui touche 15 à 20% de la population. Cela représente une sensibilité plus forte que la moyenne à des stimuli, sensibilité autant physiologique, biologique que psychologique. Ceci conduit à une amplification des phénomènes et de leurs conséquences, positives ou négatives. L’hypersensibilité n’est pas un trouble mais une particularité.

hypersensibilité
être hypersensible au quotidien

Elaine Aaron, Docteur en Psychologie, a mis en évidence en 1991 que les personnes hypersensibles ont des processus cérébraux qui se traduisent par une surexcitation dans les zones neuronales relatives aux émotions et à l’interaction, engendrant une plus grande empathie. Ainsi, certaines zones s’avèrent plus réactives aux réponses émotionnelles et aux interactions chez les personnes hypersensibles que chez celles qui ne le sont pas. Amplificateur de toute expérience, l’ hypersensibilité participe tout autant au développement des compétences de l’individu, de ses qualités, que d’un trouble particulier : ce qui est modérément stimulant pour la plupart des gens va devenir extrêmement stimulant et peut prendre la forme d’un «traumatisme».  Cela apporte une sensibilité accrue aux réactions physiologiques, à tout exemple dysfonctionnel, de la fatigabilité, le développement de l’hyper-vigilance.   

Ses caractéristiques sont :

  • l’hyperesthésie, c’est-à-dire une réaction disproportionnée aux stimuli sensoriels. Il y a aussi un traitement sensoriel plus complexe et plus subtil.
  • l’hyper-réactivité émotionnelle, des émotions exacerbées, mis en lumière grâce aux neurosciences
  • le traitement profond de l’information avec un sens du détail et du subtil, avec une utilisation plus importante des zones de traitement perceptif de l’information
  • l’empathie, l’intuition et la créativité

Ainsi, l’hypersensible possède de nombreuses qualités : des capacités d’observation, de réflexion, d’apprentissage et de concentration, une sensibilité artistique, des capacités pour les tâches demandant vigilance, précision, rapidité… Néanmoins, ce rapport particulier au monde a un impact sur la qualité des relations que l’enfant entretient avec sa famille et à l’école. Ses réactions peuvent décontenancer et amener une grande  incompréhension. 

A l’école, l’enfant perçoit sa différence et les autres lui renvoient une image négative de lui-même. Du fait de son hyper-réactivité émotionnelle et de sa lucidité extrême, l’enfant hypersensible peut être plus anxieux que la moyenne. De ce fait, l’adolescent hypersensible peut ressentir l’interaction avec les autres comme une source de déception, de frustration, de souffrance et d’incompréhension.

Un récapitulatif à consulter ici

enfants

Il y a également un questionnement incessant sur l’extérieur, l’environnement, la relation aux autres et aussi sur soi-même. Cette perception aiguë déclenche une anxiété structurelle Alors comment aider son enfant ou son ado hypersensible ? Et en tant qu’adulte ?

Quelles sont les solutions pour mieux s’accepter ?

En prendre conscience en est une déjà … et ensuite ? Qu’est-ce qui est important au préalable ? Je dirai d’intégrer en tant qu’adulte HPS et parent d’un enfant HPS les caractéristiques même du HSP, se dire qu’elles font partie de leur quotidien et vivre avec, c’est déjà un grand pas.

  • Pour les parents, se mettre à la place de leur enfant, s’ouvrir à eux et s’ouvrir à lui, se mettre dans son monde pour mieux le comprendre, l’écouter = apprendre à l’observer.
  • Pour les adultes HSP, se mettre en recul et comprendre ses propres caractéristiques pour les adapter ensuite, en prendre compte dans son quotidien = apprendre à s’observer.
  • Juste déjà être attentif à soi. Le bonheur est-il le pendant nécessaire au drame ? Le malheur est-il forcément indispensable à l’appréciation des bonheurs de la vie ? Essayer de ne pas trop en attendre, de ne pas trop attendre pour profiter juste de l’instant présent.
  • Lâcher prise de ses ruminations mentales. Les ruminations mentales rendent l’esprit bavard. Être en proie à trop de réflexions peut se détourner de ses ressentis. 
  • Apprendre à lâcher prise de temps en temps sur le flot continu des pensées pour prendre plus conscience de soi.
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    Quels sont les moyens pour s’aider ?

    Il en existe plusieurs :

    • Éviter les endroits où il y a foule : fêtes, rues marchandes, cours d’école, centres commerciaux = un bon dosage est toujours possible. Dans des situations riches en stimuli, il faut beaucoup d’énergie aux hypersensibles pour traiter toutes les informations. Si ces situations durent trop longtemps, il y a une décompensation. Il est possible de trouver des moments pour se retirer, se fermer au monde extérieur avec notamment des écouteurs.
    • Avoir du temps pour passer ensuite à l’action : les personnes hypersensibles reçoivent beaucoup d’informations, qu’ils traitent rapidement mais en profondeur et elles ont besoin de davantage de temps pour effectuer des tâches. Sur une étude menée par Hélène Van Hoof, c’est ce qui a été prouvé : « ensuite, elles commettent beaucoup moins d’erreurs que la moyenne ». Elles frôlent d’une certaine manière l’attentisme, observent d’abord avant de passer à l’action.
    atypique au quotidien
    • Apprendre à bien prendre soin de soi : comme les hypersensibles sont extrêmement tournés vers les autres, ils ne prennent pas souvent soin d’eux. Pour les enfants HSP comme pour les adultes aussi, en admettant que nous connaissons ses limites / ses limites et qu’après l’action, nous savons l’aider à recharger ses batteries ou recharger les nôtres., nous lui apprenons, nous apprenons comment aider son corps à retrouver le calme. Une vie structurée aide aussi avec des routines claires, c’est créer de l’ordre et les aider à anticiper.
    • Apprendre à gérer ses émotions : les enfants HSP peuvent se mettre dans des états émotionnels forts en raison d’un excès de stimuli et parce que leur système de gestion du stress fonctionne différemment. Ils ont des scores plus élevés. Lorsqu’ils réagissent avec émotivité, Elke van Hoof conseille de les laisser souffler. Les enfants HSP disent qu’ils le sentent venir. La punition est difficile à accepter pour l’HSP assoiffé de justice. Les HSP sont sensibles aux humeurs et à l’atmosphère. Ainsi, ils ressentent vite comment quelqu’un se sent et de part leur empathie, ils peuvent absorber cette humeur.
    • Considérer son hypersensibilité comme une richesse : les personnes qui considèrent leur hypersensibilité comme un talent ont plus de ressort. Il y a de nombreux avantages à traiter les informations en profondeur. Elles font des associations plus facilement, ont l’œil pour le détail et sont plus créatifs, plus empathiques. Les hypersensibles apprécient les choses plus intensément, peuvent se consacrer intégralement à une activité.
    • Être conscient de l’impact de ses paroles : les enfants hypersensibles font des remarques qui ne sont pas de leur âge ou posent des questions profondes. Il faut donc en tenir compte lors des conversations avec eux. Tout est perçu violemment chez les HSP : les sons forts, la lumière vive mais aussi les critiques et les remarques qu’on peut leur faire. Ils peuvent avoir tendance à tout ramener à eux. Pour les parents d’enfants hypersensibles, c’est bien d’être parcimonieux avec les remarques et il faut les exprimer sans colère. Sur l’ensemble de ces caractéristiques reconnues, la gestion des émotions est un point essentiel dont nous pouvons parler ensemble.
    jouer

    Si vous souhaitez plus d’informations ou échanger en pour vos enfants ou pour vous, vous pouvez me contacter.

    crédit photos = www.unsplash.com

    Avoir des amis, c’est bon pour ta santé

    Avoir des amis, c’est bon pour ta santé

    Comme tous les enfants de ton âge, tu as certainement des copains et des copines. Partager des moments de jeu, discuter, avoir confiance, raconter des secrets… c’est très important dans la vie ! Mais est-ce que tu sais que l’amitié t’aide à être en bonne santé ? Tu veux savoir comment ça marche ? On te dit tout dans cet article.

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    amis

    Rien de tel qu’avoir des amis pour rester en forme

    Des scientifiques ont montré qu’avoir des amis apportait beaucoup d’avantages pour bien grandir et être en bonne santé. Voici 5 exemples de ce qu’ils ont découvert :

    1. Quand tu es avec tes amis, tu te sens bien entouré et tu partages de bons moments : c’est excellent pour ton moral et cela te donne confiance en toi. L’amitié donne des ailes !
    2. Si tu aimes faire du sport, tu as sans doute déjà remarqué qu’il est plus agréable de pratiquer avec un ami que tout seul… l’amitié te permet donc d’augmenter ta motivation pour faire du sport, c’est 100 % gagnant pour rester en forme.
    3. Avec tes amis, tu peux aussi partager tes peines ou tes difficultés : les amis t’aident à te sentir mieux et à réduire ton stress. C’est donc bénéfique pour ton corps, mais aussi pour ton cerveau.
    4. Rassure-toi : avoir un ami imaginaire, c’est bien aussi ! Cela te permet d’être plus créatif et plus attentif aux émotions des autres.
    5. Et si tu es ami avec ton chat, ton chien ou ton lapin, les bénéfices sont les mêmes. Ton animal de compagnie te donne de l’affection et tu t’occupes bien de lui, ce qui te donne confiance en toi.
    enfants

    Comment devient-on amis ?

    Tu rencontres d’autres enfants de ton âge dans la cour de l’école ou du collège. Mais il est plus facile de se faire des amis quand on partage une passion ou une activité. Tu vas certainement trouver beaucoup de sujets de discussion avec un copain qui pratique le basket avec toi !

    amitié

     

    Si tu ne sais pas comment faire pour engager la conversation avec les autres enfants, voici quelques trucs qui marchent presque à tous les coups :

    • être sympa et poli,
    • s’intéresser à eux, poser des questions sur ce qu’ils aiment,
    • partager un goûter,
    • raconter une blague…

    Amis pour la vie ?

    En grandissant, tu remarques que tes passions changent : les Legos ne t’intéressent plus, mais gare à celui qui touche à ton album de vignettes Pokémon ! Il se passe la même chose pour tes amis. Certaines amitiés vont disparaître et d’autres vont se créer, c’est normal. Fais attention par contre aux « amis » que tu peux rencontrer sur Internet : tu ne les vois pas en vrai et ils peuvent avoir de mauvaises intentions…

    Tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire : quitter cet écran et passer du temps avec tes amis !

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    Les enfants et leurs amis… imaginaires !

    Les enfants et leurs amis… imaginaires !

    Vous souvenez-vous de la bande dessinée Calvin et Hobbes ? Des aventures de ce petit garçon de 6 ans et de son tigre en peluche qui prenait vie au fil des albums ? Voilà un parfait exemple d’ami imaginaire ! Il n’est pas rare qu’un enfant affirme avoir un ami imaginaire qui l’accompagne au quotidien et à qui il raconte des histoires. Parents, ne vous inquiétez pas, votre enfant n’est pas victime d’hallucinations : il mêle le monde imaginaire à la réalité, ce qui est souvent le signe d’un grand potentiel créatif !

    Envie d’écouter cet article ? Vous pouvez en cliquant ici.

    amis imaginaires

    Doudous et amis imaginaires partagent le quotidien des enfants

    Le concept d’objet transitionnel a été développé par le psychiatre et psychanalyste David Winnicott dans les années 50. Il s’agit du doudou sans lequel le jeune enfant ne peut pas s’endormir par exemple. Selon l’interprétation classique, il représente la mère et permet à l’enfant de passer en douceur de son statut de toute puissance (il suffit d’avoir faim pour être nourri) au monde réel (tout ne se passe pas comme dans ses désirs).

    Pour un enfant, un objet transitionnel est donc bien plus qu’une peluche à câliner, c’est un véritable repère pour son développement cognitif. Faire semblant de donner à donnant à manger à une poupée ou créer des histoires d’aventuriers avec des Playmobils, quel enfant ne l’a jamais fait ? Dans l’exemple de Calvin et Hobbes, le petit garçon développe des scénarios complexes avec son ami imaginaire et va jusqu’à jouer plusieurs personnages. Son imagination ne connait aucune limite, mais il n’est à aucun moment question de soupçonner un problème de santé mentale !

    Les rôles insoupçonnés d’un ami imaginaire

    Les enfants sont capables de distinguer clairement le monde imaginaire de la réalité. Des études récentes ont démontré que les enfants à l’imagination débordante ne présentaient pas de troubles de santé mentale ou de comportements sociaux anormaux. Mieux : les enfants qui ont un ami imaginaire obtiennent en général de meilleurs scores aux tests d’intelligence sociale et de concentration !

    Ce n’est pas tout : en plus de tenir compagnie, un ami imaginaire peut jouer un rôle important dans la gestion des émotions de l’enfant et l’aider à apprivoiser ses peurs. Il peut aussi favoriser la communication avec ses parents, l’aider à s’exprimer et à simuler des interactions sociales. L’enfant a besoin de créer un personnage qui va l’aider à grandir. Le pouvoir de l’imagination est souvent sous-estimé !

    amis enfants amitié

    L’ami imaginaire comme seul ami de votre enfant ?

    L’ami imaginaire de votre enfant a donc un rôle positif. Toutefois, si vous remarquez que votre enfant préfère toujours rester dans son monde plutôt que d’interagir avec d’autres enfants, c’est peut-être le signe d’une grande timidité ou d’un besoin de réassurance (pendant une période difficile comme un déménagement par exemple). Des séances de sophrologie peuvent aider votre enfant à passer ce cap, en l’aidant par exemple à formuler ses pensées et à prendre conscience de ses sensations corporelles.

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