Le harcèlement scolaire : effets et conséquences …

Le harcèlement scolaire : effets et conséquences …

Je voudrais te parler aujourd’hui du harcèlement scolaire. Il peut y avoir différentes types de harcèlement … moral, sexuel, physique, le cyber-harcèlement … mais aujourd’hui, cela sera à propos du harcèlement scolaire.

Cela peut concerner tous les enfants, cela a concerné un des miens, sans raison apparente …

Le harcèlement scolaire, qu’est-ce que c’est ?

Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves.

Les 3 caractéristiques du harcèlement sont : la répétition, la disproportion des forces, la volonté de nuire. 

Le harcèlement scolaire peut arriver dès la maternelle (il n’y a pas d’âge pour que cela débute) mais les risques sont plus grands en fin de primaire, au collège.

En 800 000 à un million d’élèves sont victimes de harcèlement (chiffres de 2023). Cette violence répétée peut être verbale, physique ou psychologique.

C’est en fait une situation intentionnellement agressive induisant une relation d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement.

La difficulté à reconnaître le harcèlement

Il est parfois difficile de reconnaître une situation où un élève est harcelé car le harceleur peut agir de façon cachée.

Les formes que prennent le harcèlement peuvent parfois être interprétées comme de simples chamailleries d’enfants, au départ.

De leur côté, les adultes ne s’attardent pas forcément sur ces phénomènes de micro-violence. Ils peuvent être considérés comme banals, voire normaux.

Quels sont ces différentes formes de harcèlement ?

Il y en a différents :

  • Moral = c’est plus discret que le harcèlement physique et plus difficile à détecter par les adultes. Il y a le harcèlement verbal avec des insultes répétées, celui émotionnel comme l’humiliation, le chantage. Il y a aussi des gestes qui peuvent être déplacés.
  • Sexuel = cela consiste à imposer à une personne, de manière répétée, des gestes, des attitudes à caractère sexuel qui peuvent créer une ambiance humiliante, rabaissante, blessante. Les violences entre enfants à connotation sexuelle ne sont pas rares (environ 15% chez les filles, 1% chez les garçons).  Ainsi, 20% disent avoir été regardés aux toilettes, 14% forcés de se déshabiller et 20% forcés d’embrasser un autre enfant.
  • D’appropriation ou le racket = c’est le fait d’obtenir un bien par la violence, les menaces sans que la personne concernée soit d’accord. Le racket peut être individuel ou groupé.
  • Physique = il y a différents jeux qui sont dangereux comme des jeux d’évanouissement, d’asphyxie avec le jeu du foulard, le jeu de la tomate. Il y a aussi des jeux d’agression, les jeux de défi (comme t’es pas cap). Il y a aussi des bagarres, des coups, des bousculades, de la dégradation du matériel scolaire ou des vêtements, de l’enfermement.
  • Le cyber-harcèlement = cela vient par des moqueries, de la propagation de rumeurs, l’envoi de photos humiliantes, l’envoi de messages injurieux ou menaçants par sms, messages ou mails. C’est en fait quand la moquerie se fait de manière répétée par une autre personne en ligne, à propos d’une autre personne.

Quels sont les acteurs du harcèlement ?

Il y a le harceleur, la victime et le témoin

Le harceleur s’impose par la force, il cherche l’approbation de ses camarades qui peuvent devenir eux aussi harceleurs.

C’est par le biais de la moquerie (blagues, surnoms), de la dérision, ce qui induit une certaine confusion entre ce qui est bien / ce qui est mal.

Les attaques sont visibles aux yeux des enfants mais plus discrètes pour les adultes, ce qui peut entraîner plus de temps avant d’attirer l’attention, de déceler la situation de harcèlement.

Il en existe différents types. Le harceleur peut manipuler, rabaisser, humilier et isoler le harcelé. Il peut être aussi intransigeant, lunatique ou capricieux avec un pouvoir sans limite. Il peut même rejeter la faute sur l’autre… quitte parfois à inverser les rôles en se victimisant.

Le harcelé ou la victime n’est pas forcément vulnérable par essence mais plus là au mauvais moment.

Certains enfants peuvent être dans une période de vulnérabilité ponctuelle qui peut être liée à un déménagement, une séparation des parents ou autre… Cette vulnérabilité peut être palpable, voire visible par les harceleurs qui les repèrent et les choisissent comme proies. 

Les victimes de harcèlement parlent moins volontiers que d’autres élèves. Elles peuvent devenir isolées et avoir peur des représailles, honte d’évoquer leurs mésaventures, craintes de ne pas être crues ou soutenues.

Elles peuvent aussi avoir la volonté de se débrouiller seules, afin d’éviter de passer pour « une balance ». Elles s’enferment sur elles-mêmes et cela a pour effet d’accroître leur douleur.

Il y a aussi les témoins… car le harcèlement est un phénomène de groupe. Si une partie de son origine se situe dans les personnalités respectives de l’agresseur et de l’agressé, le harcèlement ne se maintient que parce que d’autres enfants le soutiennent, l’encouragent, ce qui valide le processus du côté du harceleur qui se sent conforté et aussi du côté de la victime qui se trouve privée d’aide, d’empathie.

Il y a différents types de témoins, d’après Christine Salmivalli, chercheuse finlandaise avec les supporteurs qui forment un soutien important au harceleur (en riant, en faisant des gestes encourageants, …), les outsiders qui restent en arrière sans se positionner et ce laisser faire devient un signe d’approbation. Il y a aussi les défenseurs qui réconfortent la victime et essaient d’arrêter l’agression.

Quels sont les signes chez l’enfant du harcèlement ?

Il peut y avoir des changements soudains du comportement ou de l’humeur, une peur d’aller à l’école, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, de l’agitation, une certaine colère, des maux de ventre et de la susceptibilité, un isolement social ou de la perte d’amis. Du côté de l’école, il peut y avoir une diminution des résultats scolaires et de la concentration.

L’enfant harcelé, plus petit, peut avoir du mail à décrypter, comprendre la situation et ensuite en parler. Pour l’adolescent, il peut y avoir une mise en place d’une stratégie d’évitement, des attitudes agressives et désorganisées, des signes d’anxiété (comme des troubles du sommeil, de l’alimentation, de somatisation), une baisse des résultats scolaires, des absences, un intérêt excessif pour les jeux vidéo, des signes dépressifs (pleurs, honte, culpabilité, etc…).

Harcèlement et Handicap

Le handicap visible ou invisible peut être une des causes du harcèlement. Chez les enfants autistes notamment, le harcèlement peut avoir des répercussions et freiner / gêner leur développement social et émotionnel, développer de l’anxiété, affecter leur estime de soi.

Il y a un sentiment d’isolement, d’incompréhension qui peut s’installer et mener à une peur intense de l’école, soit de la phobie scolaire.

Les programmes de lutte contre le harcèlement scolaire

Il y a des initiatives nationales comme le programme Phare à destination des écoles et des lycées depuis 2022 et « non au harcèlement » à destination des parents. Ces programmes cherchent à impliquer tous et toutes – toute la communauté éducative – enseignants, élèves, parents et personnel. Ils proposent des formations, des ressources pour prévenir et gérer les cas de harcèlement. 

Par ailleurs, une grille d’auto-évaluation a été distribuée aux enfants pour identifier si l’enfant est victime ou pas de harcèlement. Mais une intervention précoce permet de minimiser l’impact en dialoguant son enfant et en créant un espace de confiance où il peut se confier.

C’est possible aussi d’utiliser des supports, de collaborer avec l’école en rencontrant les enseignants, la direction et en insistant sur l’importance d’une intervention rapide et d’une stratégie. 

Accompagner l’enfant autiste à l’école : des solutions pour une scolarité épanouissante

Accompagner l’enfant autiste à l’école : des solutions pour une scolarité épanouissante

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent de nombreux enfants et leurs familles. Quand se pose la question de la scolarisation, la liste des défis à relever est longue et parfois décourageante, nécessitant une approche adaptée et, surtout, bienveillante. 

Dans ce nouvel article, nous allons explorer les enjeux pour les équipes pédagogiques et voir ensemble quelques astuces, qui aideront certainement votre enfant à vivre une expérience scolaire enrichissante ! 

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Le handicap invisible : comment comprendre l’autisme au-delà des apparences

Les handicaps invisibles liés aux troubles du spectre de l’autisme peuvent rendre la scolarité complexe. Les enfants autistes peuvent présenter des difficultés de communication, se sentir mal à l’aise en compagnie des autres enfants ou des enseignants. Ils peuvent également avoir des comportements répétitifs et des intérêts restreints. Tous ces aspects peuvent être mal compris et créer des barrières invisibles.

Il est impératif de sensibiliser les équipes pédagogiques sur la diversité du spectre autistique. Chaque enfant est unique et les formations régulières pour les enseignants contribuent à créer un environnement inclusif, bienveillant et épanouissant.

Les enjeux de la scolarisation

La scolarisation d’un enfant autiste soulève plusieurs enjeux =

  • L’adaptation aux changements peut être difficile, car ils apprécient les routines fixes.
  • Les stimuli sensoriels peuvent présenter un défi de taille, car l’école est un environnement souvent très lumineux et bruyant.
  • L’inclusion sociale doit être favorisée : les enfants autistes peuvent avoir du mal à créer des relations avec les autres, ce qui affecte leur bien-être émotionnel.
  • L’éducation inclusive avec un soutien adapté et une réponse aux besoins spécifique favorise la compréhension et l’acceptation au sein de la classe.

En savoir plus sur la sensorialité

Des clés pour mieux comprendre la sensorialité chez les personnes avec autisme.

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Collaboration et soutien : les bases d’une équipe pédagogique adaptée

L’ensemble du personnel de l’école joue un rôle central dans la réussite scolaire d’un enfant avec autisme. Elle peut aussi être confrontée à des défis difficiles à relever, comme la diversité des besoins au sein d’une classe, le manque de formation adaptée et le manque de moyens.

La coopération entre les enseignants, les éducateurs spécialisés et les professionnels de santé est cruciale. Des plans de suivi individualisés permettent de répondre aux besoins particulier de chaque enfant. Il est même possible d’intégrer des ressources complémentaires dans l’environnement scolaire, comme des salles de relaxation ou des outils sensoriels.

classe enfants autisme scolaire

Conseils pour les parents : soutien à la maison et communication avec l’école

Voici quelques astuces à destination des parents afin d’accompagner efficacement leur enfant autiste.

Une communication ouverte

Il est important d’entretenir une communication régulière avec l’école et de partager les informations sur les progrès et les défis de l’enfant. C’est la clé d’un accompagnement cohérent.

Une routine structurée

Le maintien d’une routine stable peut aider votre enfant à mieux appréhender les changements à l’école et à augmenter son sentiment de sécurité.

Une sensibilisation aux TSA

Sensibiliser les enseignants et les camarades de classe à l’autisme contribue à la création d’un environnement plus compréhensif et permet d’éviter le jugement et le rejet. Une présentation avec des supports visuels peut être très efficace.

Des intérêts spécifiques à encourager

Les enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme ont très souvent des intérêts restreints qui les passionnent. Les voitures, la géographie, les dinosaures, etc. Il est important de les encourager dans l’exploration de ces centres d’intérêts : cela permet de renforcer leur sentiment de sécurité, leur estime de soi et leur goût d’apprendre.

scolarité enfant TSA

En résumé, le succès de la scolarisation des enfants autistes repose sur une approche individualisée et centrée sur la compréhension et l’inclusion. Parler ouvertement avec l’équipe pédagogique et favoriser une coopération entre l’école et la famille permet de créer un environnement sécurisant pour que l’enfant autiste puisse bien vivre ses années d’école.

Ressources complémentaires : 

 

Les Groupes Barkley : apprendre à aider son enfant avec TDA-H

Les Groupes Barkley : apprendre à aider son enfant avec TDA-H

J’aimerais apporter dans cet article un autre regard sur le TDA-H, un sujet déjà abordé sur mon blog. La prise en charge de ce trouble peut s’avérer complexe et, en tant que parent, vous pouvez vous sentir démuni face au comportement de votre enfant… 

Vous connaissez certainement déjà quelques astuces pour faciliter le quotidien. Je vous propose d’aller plus loin, avec une méthode mêlant psycho-éducation, techniques facilement applicables et accompagnement global : les Groupes Barkley. 

Comment accompagner un enfant avec TDA-H ? En quoi consiste cette approche de guidance parentale ? Quels sont ses avantages ? Récemment formée à cette pratique, je réponds à ces questions dans cet article.

Rappel : qu’est-ce que le TDA-H ?  

Le TDA-H, ou Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, est un trouble neurodéveloppemental (selon la classification du DSM-5) qui se caractérise par trois grands symptômes : 

  • L’inattention (difficulté à se concentrer) 
  • L’hyperactivité (besoin constant de bouger)
  • L’impulsivité (difficulté à attendre) 

    Il est difficile de trouver des chiffres précis sur la prévalence du TDA-H, mais on pense qu’environ 5 % des enfants seraient porteurs de ce trouble.     

    Concrètement, le comportement d’un enfant avec TDA-H peut entraîner des difficultés sociales et comportementales, tant en famille qu’à l’école.  

    Un accompagnement défaillant ou une absence d’accompagnement peut avoir des conséquences graves. L’enfant peut se sentir abandonné face à ses difficultés et développer par exemple des troubles anxieux ou liés à l’estime de soi. 

    Si votre enfant a été diagnostiqué avec le TDAH, la première chose à savoir est la suivante : vous n’êtes pas seul et des solutions non-médicamenteuses efficaces existent. 

    accompagnement enfant TDAH

    Comment accompagner un enfant ayant un TDAH ? 

    Chaque petit geste vers l’enfant est un pas de plus en faveur de sa qualité de vie. 

    À l’école ✏️

    Des aménagements simples en salle de classe et une attitude bienveillante de la part de l’équipe enseignante et des autres élèves peuvent apporter une grande aide. 

    Voici quelques exemples :  

    • Placer l’enfant devant et près d’autres enfants plutôt calmes 
    • Afficher un emploi du temps et les règles de la vie de la classe 
    • Reformuler les consignes, accorder du temps pour réaliser les exercices 
    • Permettre l’utilisation d’objets anti-stress
    • Etc.

    À la maison 🏡

    Le TDA-H ne reste pas le soir à la porte de l’école, il se manifeste bien entendu aussi à la maison ! Respecter les règles est un souci, gérer ses émotions est un combat permanent, les relations avec la fratrie sont compliquées… 

    Les astuces d’organisation applicables à l’école peuvent se transposer à la maison :  

    • Afficher les règles de la maison sur le frigo 
    • Prévoir des objets dédiés aux crises de colère (coussin à jeter…) 
    • Mettre en place un espace où l’enfant se sent totalement en sécurité 
    • Etc. 

    Ce sont des petites astuces qui marchent, mais qui peuvent être insuffisantes. Je vous propose d’aller plus loin. 

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    Les Groupes Barkley : pour aider les parents à accompagner leurs enfants avec TDA-H  

    Les Groupes Barkley sont des groupes destinés aux parents d’enfants avec un TDA-H et destinés à les guider, les informer et les entraîner aux habiletés parentales. 

    L’objectif est de transmettre des connaissances actualisées du TDA-H et de ses conséquences sur le fonctionnement de l’ensemble de la famille. Sans information adaptée, les parents peuvent ressentir une certaine impuissance ou un stress élevé face à la gestion au quotidien d’un TDA-H. 

    Cette méthode non médicamenteuse se concentre sur la guidance parentale et la psycho-éducation. Elle n’a pas vocation à guérir le trouble, mais à améliorer les conditions de vie et les relations parents-enfants en gérant mieux les comportements inadaptés. 

    Focus sur les comportements d’opposition 

    Les Groupes de Barkley sont particulièrement recommandés pour le soutien des parents d’enfants de 4 à 13 ans qui doivent faire face à des problématiques d’opposition (particulièrement présentes dans le TDA-H). 

    Les méthodes proposées sont issues des TCC (thérapies comportementales et cognitives), dont l’efficacité a été prouvées par de nombreuses études. 

    Les problématiques d’opposition entraînent souvent un épuisement des parents et une dégradation des relations dans la famille. Des conséquences négatives souvent accentuées par des stratégies éducatives et des réponses mal adaptées. 

    Les Groupes de Barkley proposent ainsi aux parents des outils pour développer des réponses cohérentes et efficaces, tout en leur permettant d’en apprendre plus sur le fonctionnement cognitif et émotionnel en général. 

    À quoi ressemblent concrètement les Groupes de Barkley ? 

    En règle générale, le programme comprend une dizaine de séances de 1h30 à 2h, chacune centrée sur un thème spécifique (l’aide aux devoirs, comment devenir autonome, comment se comporter dans un lieu public, etc.).  

    Un à deux animateurs préalablement formés reçoivent les groupes de 5 à 7 familles (la présence des parents et des frères et sœurs est recommandée). Les séances sont interactives et collaboratives. 

    Chaque séance suit un déroulé établi à l’avance :  

    • Apport théorique en relation avec la thématique abordée
    • Éléments de réponse à la fois théoriques et pratiques
    • Mise en pratique
    • Débriefing au début de la séance suivant

      Les bénéfices des Groupes de Barkley  

      La participation des parents et des frères et sœurs à un tel programme n’a que des bénéfices ! 

      • Pour l’enfant : augmentation de l’autonomie et de l’estime de soi, baisse de l’anxiété et des comportements problématiques 
      • Pour la famille : apaisement des relations, meilleur épanouissement de chacun 

      Les résultats positifs, observés à grande échelle, ont permis à la Haute Autorité de Santé (HAS) de recommander la mise en place de ce type de groupes dans les dispositifs de suivi des enfants avec TDA-H. 

      Animation de Groupes de Barkley

      Je suis formée pour animer des Groupes de Barkley et accueillir des familles souhaitant se former aux habiletés parentales.

      Sensorialité et autisme : clés et conseils pour une meilleure compréhension

      Sensorialité et autisme : clés et conseils pour une meilleure compréhension

      J’aimerais vous parler aujourd’hui d’un aspect particulier de l’autisme : la sensorialité. Les personnes qui présentent un TSA (trouble du spectre de l’autisme) reçoivent et traitent différemment les informations sensorielles de leur environnement.  

      La sensorialité fait même partie intégrante de l’autisme : elle reflète toute la diversité et la créativité des personnes autistes. Mais elle peut également entrainer l’incompréhension de l’entourage, ainsi que des situations de stress intenses en cas de surcharge sensorielle. 

      Quels sont les systèmes sensoriels ? Comment est-ce que la sensorialité se manifeste chez les personnes autistes ? Comment est-ce que l’on interprète les stimuli ? Quelles sont les conséquences concrètes pour les autistes ? Comment améliorer la vie quotidienne quand on perçoit les stimuli différemment ? Nous allons voir tout cela plus en détail dans cet article. 

      Quelques bases pour comprendre la sensorialité chez les autistes

      On ne peut pas vivre sans ressentir notre environnement. L’importance de ces expériences est cruciale dans notre développement, notre manière de communiquer, notre panière de voir le monde… que l’on soit autiste ou non. 

      Les 7 systèmes sensoriels

      On a tous apprès à l’école que les êtres humains sont dotés de 5 sens : la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. Mais il existe deux autres systèmes sensoriels à prendre en compte quand on parle de sensorialité. 

      Le système vestibulaire : il s’agit de l’équilibre, de la gestion des mouvements du corps, la vitesse et la perception de la gravité. 

      Le système proprioceptif : il s’agit des muscles, des nerfs et des articulations. Ils délivrent des informations sur les stimuli extérieurs à l’organisme, la position du corps dans l’espace, etc. 

      C’est au moment de l’interprétation des stimuli qu’intervient la différence entre les systèmes sensoriels des personnes avec et sans autisme.  

      sensorialité autisme hypersensibilité

      Le traitement des informations sensorielles peut être plus ou moins perturbé chez les personnes avec TSA, ce qui peut avoir un impact sur leur qualité de vie (on en reparle un peu plus loin dans cet article). En tout cas, les particularités sensorielles sont plus importantes chez les autistes que dans la population générale. 

      Comment est-ce que les autistes interprètent les stimuli sensoriels ?

      Pour faire simple : les organes des sens transforment les sons, les odeurs, la lumière, etc. en signaux nerveux que le cerveau doit interpréter. La perception sensorielle, c’est l’ensemble des connaissances que chaque être humain a collectées via l’expérience de ses sens. 

      Le processus comprend 4 étapes :  

      • La perception d’un stimulus (je vois un cookie)
      • La sensation (c’est un objet petit, rond et brun)
      • L’interprétation (c’est un gâteau)
      • La compréhension (on peut le manger) 

      Les personnes autistes vivent les mêmes expériences que les personnes non autistes, mais le traitement de l’information est différent (selon la conférencière et chercheuse Olga Bogdashina). 

      autisme sensorialité équilibre système vestibulaire

      Par exemple, une personne avec autisme ne parvient généralement pas à hiérarchiser les informations sensorielles et ne sait pas déterminer si elles sont pertinentes ou non. Elles n’ont pas de filtre (ou un filtre défectueux). Un bruit de fond à peine audible, comme une conversation lointaine ou une ventilation dans un magasin, peut être perçu avec la même intensité que le son de la voix de la personne en face, avec laquelle ils discutent. 

      Sensorialité différente, TSA et vie quotidienne

      On a vu que le cerveau des personnes avec autisme et celui des personnes sans autisme traitaient les informations sensorielles de manière différente. Il y a un autre paramètre à prendre en compte, et pas des moindres… 

      Hypo ou hypersensible ? 

      Le traitement de l’information dépend aussi de la sensibilité de la personne. Si tout le monde peut présenter des hypo- ou des hypersensibilités, ces deux caractéristiques sont très présentes chez les personnes avec TSA. 

      Dans le cas de l’hypersensibilité, trop d’informations arrivent au cerveau, qui ne parvient pas à tout traiter. On parle par exemple d’hypersensibilité tactile quand on ne supporte pas le contact des étiquettes des vêtements ou la texture de certains aliments. 

      À l’inverse, dans le cas de l’hyposensibilité, le cerveau se trouve privé d’information car les canaux sensoriels ne sont pas assez ouverts. On parle par exemple d’hyposensibilité visuelle quand on recherche les sources de lumières fortes et les reflets brillants. 

      Les avantages et les inconvénients d’une perception sensorielle particulière 

      On ne va pas se mentir, les inconvénients sont plus nombreux que les avantages ! 

      Les personnes avec autisme sont réputées pour faire très attention aux détails et à la précision des informations. C’est l’un des avantages de l’absence de filtres pour hiérarchiser les stimuli de premier plan et les stimuli d’arrière-plan. 

      En revanche, le cerveau entre rapidement en surchauffe, car il ne peut pas analyser toutes les informations à la fois. On parle alors de surcharges sensorielles, qui peuvent être très envahissantes et impacter la qualité de vie des personnes avec autisme.  

      Parce que leur perception sensorielle est différente et que le flot d’informations est parfois difficile à traiter, les personnes avec autisme se sentent particulièrement vulnérables, gênées ou confuses, voire profondément angoissées.  

      autisme émotions sensorialité TSA accompagnement

      Concilier sensorialité différente et qualité de vie

      Voici 3 conseils pour améliorer votre qualité de vie, si vous êtes une personne avec autisme, ou pour soutenir un proche qui présente un TSA. 

      💡 Conseil n°1 : être ouvert d’esprit 

      Cela peut paraître basique, mais ce rappel me tient à cœur : tous les proches des personnes autistes devraient connaître au maximum leurs particularités sensorielles, afin de mieux les comprendre (ou, au moins, de ne pas les juger). L’ouverture d’esprit est le tout premier pas, et il représente déjà beaucoup ! 

      “Ce ne sont pas des caprices qu’il serait plus convenable socialement d’éteindre ou de masquer. Ce ne sont pas des caprices, mais des manifestations fonctionnelles d’une hyper ou d’une hypo réactivité cognitive aux stimuli.” 

      Extrait du podcast TroubleS dans le Spectre

      💡 Conseil n°2 : aménager son environnement 

      Vivre dans un environnement sensoriel adapté est une condition indispensable pour le bien-être des personnes avec autisme. Cela peut garantir une bonne hygiène de vie mentale et un confort psychique indispensable à leur bien-être. 

      Plus facile à dire qu’à faire ? Certes, mais il suffit parfois de quelques aménagements simples, comme autoriser une personne autiste à porter un casque anti-bruit dans un open-space, ou diminuer l’intensité de la lumière dans un espace collectif. 

      💡 Conseil n°3 : prendre soin de soi 

      La principale conséquence de la surcharge sensorielle est la fatigue. Si c’est votre cas, prenez des pauses, soyez moins exigent avec vous-même, respectez vos propres particularités, soyez bienveillant envers vous-même. Les techniques de relaxation proposées en sophrologie peuvent vous apporter le bien-être et le calme dont vous avez besoin. 

      Crédits photos = www.kaboompics.com

      Astuces pour t’aider à bien dormir : parce que le sommeil c’est important !

      Astuces pour t’aider à bien dormir : parce que le sommeil c’est important !

       Est-ce que tu dors bien ? Parfois, on a du mal à dormir, cela arrive et ce n’est pas grave. Mais si tu as souvent de la peine à t’endormir ou que tu te réveilles beaucoup la nuit, cela peut avoir des conséquences sur ta santé. Rassure-toi : il existe des solutions simples pour régler le problème ! Lis cet article pour en savoir plus.

      Pourquoi est-ce important de bien dormir ?

      Tout d’abord, il est important de rappeler que dormir est aussi important pour le bon fonctionnement de ton corps que manger, boire ou marcher. L’être humain passe en moyenne le tiers de sa vie à dormir, ce n’est pas pour rien !

      Si tu as entre 6 et 13 ans, tu dois dormir entre 9 et 11 heures chaque nuit pour être en forme. C’est beaucoup moins que le chat, qui dort en moyenne 16 heures chaque jour. Mais c’est bien plus que le cheval, qui n’a besoin que de 3 heures de sommeil pour être en forme… Ne prends pas exemple sur lui !

      sommeil

      A l’inverse, les bénéfices quand tu dors bien sont très nombreux ! En voici une petite liste :

      • Tu te reposes de la fatigue accumulée pendant chaque journée et tu peux refaire le plein d’énergie avant la journée suivante.
      • Ton corps lutte mieux contre les maladies et les microbes.
      • Tu renforces tes muscles et tu grandis.
      • Ton cerveau, qui ne dort jamais complètement, met en ordre tout ce que tu as appris pendant la journée ! Génial, non ?

      Que se passe-t-il si tu dors mal ? Est-ce que tu penses le soir à des choses qui t’angoissent ou qui t’ennuient et cela t’empêche de t’endormir ? Est-ce que tu te réveilles en pleine nuit à cause de cauchemars ? Et quand tu te réveilles le matin, comment te sens-tu : fatigué et de mauvaise humeur ?

      Si tu as répondu « oui » à ces questions, c’est que ton sommeil n’est pas assez bon. Mal dormir peut alors entraîner des changements désagréables dans ta vie de tous es jours : tu n’es pas attentif à l’école, tu as du mal à apprendre tes leçons, tu es grognon et tu peux tomber malade plus facilement.

      sommeil

      Trucs faciles à faire pour un bon sommeil

      Comment faire pour améliorer ton sommeil ? Voici quelques conseils qui t’aideront à te détendre et à mieux dormir, pour pouvoir te lever du bon pied tous les matins !

      • Utilise ton lit seulement pour te reposer (et pas pour faire tes devoirs, manger ton goûter ou jouer à la console)
      • Évite d’inviter ton chat ou ton chien dans ton lit ! Mais si tu veux garder un doudou, c’est d’accord.
      • Fais en sorte que ta chambre soit dans le noir (mais tu peux garder une petite veilleuse si tu as trop peur).
      • Évite de trop manger au dîner.
      • Prends l’habitude de te coucher à la même heure, même le weekend.
      • Arrête les jeux vidéo et les écrans 2 heures avant de te coucher : téléphone, tablette ou console, hop, on range tout dans un tiroir !

      Toutes ces astuces te parlent ? Tu souhaites que nous échangions avec tes parents ? 

      Si tu veux écouter un podcast, c’est ici 

       

      crédits photos = www.unsplash.com